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15 avril 2012

# Petite café entre amis_;

 

 

 

 

J'arrive dans ce bar, en retard par choix, et ils sont tous là, assis, discutant. J'ai un moment d'hésitation, ai-je vraiment ma place ici ? Il me semble à cet instant précis que je n'ai plus de place. Qu'il n'y a aucun endroit où je pourrais me sentir bien. J'ai déjà cru ca une fois, le 21 Février exactement, ce même jour où on m'a prouvé le contraire...

La n'est pas la question. Dans mes moments nostalgiques je repense aux dates et ça me pourri ma réflexion ! Quel fardeau !

Il me regard. Ça fait deux jours que je ne l'ai pas vu, il m'a aidé à souffrir, mais l'expression de son visage laisse penser qu'on ne sait pas vu depuis 100 ans. Il est encore amoureux le pauvre ignorant, et ça se voit. Le plus drôle est que même si à l'époque il n'assumait même pas l'éventualité qu'on se voit en public, qu'on se dise bonjour ou qu'on s'adresse un regard, aujourd'hui je suis là, avec mes amis, avec lui, et je sais qu'il ne veut qu'une chose : se lever et m'embrasser. Il me regarde béat, et n'ose rien dire, ce n'est que lorsqu'une de nos amies regarde dans ma direction que la discrétion est rompu. Elle crie mon nom et c'est parti. La pièce commence et j'en suis la vedette.

Je souris. Eux aussi. Bonjour, bonjour et patati. Ils en ont des compliments à me dire, des regrets de ne pas m'avoir revu plus tôt à formuler. Ce fait un bien fou quelque part, et d'un autre coté’ j’ai du mal à y croire. L'avantage avec eux c'est qu'ils aiment ce que je suis, ça les amuse. Je suis pour les hommes l'indépendance et la force, la volonté et l'assurance, un mélange de fragilité et de force qui les déstabilise. Je suis pour les femmes tout ce qu'elles se refusent d'être, par peur de l'image qu'on leur collerait car dans le fond, elles m'envient.

Ils rient. Ils parlent d'avenir. Ils parlent d'amour. Puis il se met à parler.

- "Elle est vraiment merveilleuse. Au départ on se détestait un peu mais au final je crois que je suis amoureux"

-"Sérieusement ? C'est fantastique"

Il me regarde d'un air qui me supplie de réagir. Mais pauvre petit homme, je te connais, si tu es si amoureux, si tu es si bien avec elle, alors pourquoi c'est dans mes bras que tu veux être depuis deux jours ? Pourquoi c'est à moi que tu envoies des tonnes de messages parce que "je te manque" et que "sans moi ça semble si vide" ? T'es un homme bien, pas le genre à sous-entendre des mots doux alors que tu es heureux avec une autre. C'est peut-être pour ça que je ne réagis pas, ou peut-être parce que ça n'a aucune importance pour moi

Je regarde l'homme en face de moi, celui un peu plus loin, au fond de la salle.  Le type de regard qui dit "Bah alors ? Tu serais un casse-croute intéressant.". Je sens une main se poser sur mon genou et je l'enlève brutalement, avec toute la force dont je suis capable. Je sais qu'il a fait ça juste pour que j'arrête de regarder un autre, pour attirer mon attention, mais le regard noir que je lui lance la glace au point qu'il mettra 15 bonnes minutes avant de poser à nouveau les yeux sur moi. A vrai dire, il l'a fait uniquement lorsque le serveur à apporter un autre verre à ma table de la part du "jeune homme du fond".

Quelque part, j'ai gagné alors ça ne m'amuse plus, il a été disponible bien trop tôt, pour jouer ce n'est pas drôle. Dans n'importe quel jeu il faut faire attention au temps, trop tôt ça devient inintéressant, trop tard ça devient lassant. J'ai joué avec M pendant 1 mois avant de nous laisser gagner, et c'était parfait. Je pense qu'un jeu doit durer au minimum 2-3 semaines. Apres environs 4-5 mois, selon comment on joue, il vaut mieux abandonner, ça ne mènera nul part. Quelques secondes, c'est trop tôt, ça ne m'amuse plus.

Au bout de quelques minutes sans regard, mon bel inconnu s'avance vers moi d'un pas courageux, mais au lieu de le regarder, de lui sourire, ou de faire ce qui se fait d'habitude, je saisis la main de mon voisin d'un air amoureux en ajoutant " J'adore quand tu racontes cette histoire mon amour". L'inconnu repart et mes amis rient aux éclats devant cette comédie.  C'est le même jeu à chaque fois.

" Et toi alors ? Les amours ?"

Je souris et ils comprennent la réponse. Qu'est-ce que je pourrais dire ? Qu'est ce qu'il y a a expliquer ? Qu'est-ce que j'ai envie d'expliquer ? Les gens ne savent jamais toute l'histoire quand il s'agit d'amour. La vrai, la belle, je ne l'aurais que pour moi, ça sera mon secret, mon vilain petit secret, peut être qu'un jour je pourrais tout raconter, tout ce qu'il y a à raconter, s'il y a un truc  a raconté. Et ça, c'est dur à trouver.

Mon silence les rends nerveux alors ils commencent à poser des questions, encore plus indiscrètes, encore plus drôle, mais je les esquive, je les ignore, et je ris des leurs comme je le fais tout le temps. Je charrie tout ce que je peux, je charrie sans arrêt et ça les fait rire. Je fais la cynique, l'ironique, et du coup ils ne voient pas que ça cache quelque chose.

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