# La reine du jeu_;

     Il me regarde, et evidemment, je fais celle qui n’a rien vu. Je vois ses yeux se poser sur mes epaules nue, descendre le long de mes bras, longer la courbe de mes reins, s’attarder sur mes jambes nues. Sans le regarder je devine son regard d’envie, mais je l’ignore. Il s’approche, se glisse en face de moi, me jete un regard charmeur, et pourtant je lui tourne le dos. Je me refuse a ce genre d’homme. Plus vieux que moi. Vraiment craquant. Mais trop sur de lui. Est-ce qu’il pense vraiment m’avoir ? Il y a quelque chose qu’ils ne comprennent pas, c’est que je joue au meme jeu qu’eux, sauf que quand ils pensent gagner ils ne realisent pas que c’est moi qui gagne. Qu’est ce qu’ils pensent ? que ma tenue, ma position, ma morphologie, le noir sur mes yeux, le regard que je leur accorde, ou celui que je n’accorde pas, que tout ce que je suis ce soir, ca ne fait pas parti du jeu ? Ca me garantie juste la victoire. Vous etes manipulé comme jamais. Allez y. Bavez.

     Tant que vous me regardez j’existe. Puisqu’aucun d’entre vous ne sera capable de m’apporter ce que je cherche alors vous serez mes jouets pour oser croire que je suis le votre. Je vous prends puis je vous jete. Je dicte les regles. Et si vous pensez etre celui qui fait que tout est ainsi ? Vous pensez que c’est pour vous que ce joue le jeu ? mais bande d’idiot, quand realiserez vous que vous devenez accroc ?

     « Je la choisi, je lui sourit, je la prend, et je la jete »

     On verra bien si tu avais raison de chanter avec moi la meme chanson.

     Il devient lourd. J’ai du mal a respirer. Danser. Danser. Oh non mon vieux. Tu ne m’auras pas. Tu peux me supplier. Tu ne m’auras pas. Pour la simple et bonne raison que lui il est la. Je le regarde du coin de l’œil. Fait celle qui n’a pas remarqué sa presence. Soyons lucides je ne vois que lui. Il est si beau. Il s’approche, commande un verre pour lui, regarde depité le mien, et essaie de trouver quelque chose a dire. Ne te fatigue pas. Je ne te veux pas pour ta conversation.

     Je le regarde. Il me sourit. Qu’est ce que j’ai bien pu te dire ce soir la ? Qu’est ce qui a fait qu’on se soit mit a rire ? Oh oui je t’ai eu, tu n’es pas plus compliqué  que les autres. Mais ce n’est pas ca qui m’a marqué. On s’est vu quelques fois, toujours pour les meme raisons, sauf qu’avant et apres on riait. Oh mon dieu j’aurais tellement pu t’aimer. Puis un jour j’ai realisé que je serais toujours un objet. Ta femme objet. Et j’ai laissé tomber. Et un jour tu es arrivé. Tout beau. Tout fier. Avec des poemes d’amour sur les levres. Des je t’aime pleins le cœur. Et tu voulais que je sois tienne. Si seulement j’avais voulu essayer. Mais je savais comment ca allait ce passer.

    Je pourrais essayer mais tu m'as fait croire que je n'etais rien, tu m'as montrer que je n'etais rien, tu m'as perdu comme ca. Tu me dirais que tu m'aime. J'entendrais juste "je te veux". Tu me diras que je suis tout. J'entendrais "je te veux".  Tu me diras que tu ne veux pas me perdre. J'entendrais "je te veux". Tu pourras m'en dire des tonnes de choses. J'entendrais toujours " je te veux". Tout ne sera que mensonge a mes yeux, et du coup, je ne me laisserais pas aimer, et je ne saurais plus t'aimer. Je finirais par t'abandonner. Tu m'as perdu. Des l'instant ou j'ai cru que tu n'en avais qu'apres mon cul tu m'as perdu. Je ne serais jamais tienne. Tu n'avais qu'a le voir quand il n'etait pas encore trop tard. Maintenant c'est fini. Ou je te quitte. Ou je te detruis. 

     Devenir gay par deception c’est le comble. Aucun ne vaux a peine. Tous des chiens. Tous des porcs. J'ai voulu croire que certain etaient different, mais je me rend compte que non. Incapable de realiser les choses avant qu'ils ne soient trop tard. Ils font tous la meme erreur. Ils se perdent dans le jeu. Mais dans le fond je reste un joli petit cul qu'on veut culbuter. La femme objet. La reine du jeu.