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9 avril 2012

# Le monstre_;

 

 

 

 

     Elle parle. Elle parle. Elle croit qu’ils la menacent, qu’ils peuvent être un obstacle entre nous. Elle se trompe. Et je lui prouve. Il suffit de lui montrer ce qu’ils ont écrit. Il suffit de lui montrer ce qu’ils m’ont fait et de poser une simple question : comment tu peux imaginer que je puisse passer outre ça ? Elle me croit. Elle comprend. Elle voit que s’ils revenaient vers moi ça serait uniquement pour «  mon joli petit cul » comme elle le dit si bien, et ça je ne le tolèrerais pas.

     Elle veut que je l’efface de ma vie. Je refuse. Elle me hait. Quand comprendra-t-elle ? J’ai déjà fait cette erreur une foi, je ne recommencerais pas. Mon choix est fait mais elle ne le comprend pas. Je lui demande ce qu’elle veut. Je serais prête à tout lui céder, mais pas lui. Elle veut que je lui montre plus que je l’aime.  Je me demande si c’est une blague. Ça ne peut être qu’une blague. Elle n’assume pas d’être avec moi et elle veut que moi je sois hyper démonstrative ? J’ai arrêté. Maintenant j’applique la règle du «  t’es froid(e) ? Okay bah moi aussi. Tu veux ne pas me prendre dans tes bras ? Okay pas de problème. Tu n’assume pas ? Bah je vais pas assumer non plus ». J’ai trop donné, j’ai trop perdu, je n’aime plus.  

     Evidement elle ne s’est pas arrêtée là. Ce n’est pas ça qui m’a fait le plus de mal. Apres tout, ça je ‘en fiche complétement. Ma décision est claire je ne tirerais pas une nouvelle fois une croix sur lui. Sauf que tout se complique.

     « La différence c’est que je t’aime pas. Apres tout, ils ont raison, comment est-ce qu’on pourrait t’aimer ?! ».

      Larmes. Tremblements. Anéantissement complet. Je revivais le 11 septembre en moi. Je revivais les plus grands séismes.

      « Casse-toi »

      Elle n’a eu le droit qu’a ça. Elle ne méritait que ça. Je ne voulais plus la revoir. Je me suis allongée et j’ai pensé à eux. A tout ceux qui m’avait parfois donné l’impression de m’aimer et après me montrait que j’étais qu’une pauvre conne d’oser espérer. Je parle d’amour au sens propre, celui d’un parent, celui d’un ami, celui d’un amour.

     Il y avait eu ma mère, il y avait eu mon beau-père. Mais à eux je ne voulais pas penser.

     Il y avait eu Sky, les deux David, et Soledad. Puis ils m’avaient abandonné.

     Il y avait eu Céline. Puis elle était partie.

     Il y avait eu Max. Puis il m’avait trahi.

     Il y avait eu David. Mais ne lui, fallait pas trop rêver.

     J’ai pensé aux deux derniers qui m’avait donné ce sentiment, parce qu’ils étaient les seuls pour qui je ne ressentais pas une souffrance insoutenable. Les seuls pour qui je n‘allais pas pleurer. Les seuls que je maudissais et haïssais plus que je n’aimais pour ce qu’ils me faisaient.

     J’ai pensé à Max. A notre rencontre. Au nombre de fois où il m’a dit m’aimer. A son regard lorsqu’il me voyait rire. A notre week end en Italie. Aux nuits dans ses bras. Au jour où il a promis qu’il serait le bon. A celui où il m’a offert le bracelet. A son sourire quand je trouvais quelque chose qu’il trouvait attendrissant ou drôle. Au contact de sa peau sur la mienne. A toute la tendresse qu’il savait me donner. A son «  j’ai douté de tout dans ma vie, mais pour une fois je ne doute pas, je sais que notre amour est sincère ». A sa manière de remettre mes cheveux derrière mon oreille.

     J’ai pensé à David. Au jour où on s’est retrouvé. A son sourire quand on riait. Au moment où il me prenant dans ses bras. Particulièrement au jour ou vexée j’ai refusé de lui faire des câlins, jusqu’au moment où il m’a tiré contre lui. Au jour où il a griffé un cœur sur son torse avec mon doigt en me disant « c’est pour que tu sois toujours avec moi ». A quand il en a dessiné un sur ma poitrine, en me disant «  c’est pour que tu ne m’oublie jamais ». Au jour où il m’a dit «  t’es pas ma meilleure amie, tes pas ma femme, tes pas ma sœur, tes beaucoup plus que ça". Au jour où il m’a dit « Je t’aime fort », ce jour où j’ai failli le croire.

     Max et David. Ils m’ont apporté tellement. L’un plus que l’autre je dois l’avouer. Mais j’avais parfois l’impression qu’ils m’aimaient, pas de la même manière, certes, mais qu’ils m’aimaient. Et puis ils ont tout détruit. David avait l’habitude de détruire chaque geste, chaque moment tendre, mais ils se rattrapaient toujours. Max lui, a tout fait d’un coup. En une soirée ils ont tous les deux réussi à me faire comprendre que je devais arrêter de rêver. Et en moins de temps encore Karol-Ann venait clairement de me faire comprendre que personne ne m’aimerait jamais, que chaque fois j’avais rêvé, et tout ça par leur faute à eux.

     Mais grâce à eux je comprends aussi pourquoi personne ne pourra jamais assumer d’être à avec moi. J’ai vu comment les personnes les plus proches de moi me percevaient et j’ai compris. Un monstre. Juste un monstre. Le pire c’est que depuis qu’il était dans ma vie j’avais arrêté de me voir comme ça. Mais là je n’ai plus le choix. Pourquoi est-ce que je dois être comme ça ? Dans e fond j’aime ça… Mais est-ce mieux de s’aimer ou d’être aimé ? Peut-on un jour être aimé pour ce que l’on est ? Peut-on être réellement soit même sans risque ? Non. Alors pourquoi je suis capable d’aimer tel quel ? Lui par exemple, qui un jour m’avait dit  « ce n’est pas facile tout les jours d’être une ordure », je l’aime comme ça. Je l’aime comme il est.  Et lui me hait. Waouh. J’en frissonne.

     C’est si dur de voir que même les personnes pour qui je suis prête à tout me haïssent.

     Je ne voulais pas redevenir ça. Je voulais pas ne plus rien ressentir. J’aimais les aimer. J’aimais l’aimer. Mais je ne peux plus. Je n’y arrive plus. Je trouverais quelqu’un de parfait, et je jouerais les femmes parfaites comme je sais le faire. Je ne pourrais pas être moi. Je serais éternellement malheureuse, mais au moins je ne serais plus seul. Au moins on m’aimera, même si ce n’est pas pour ce que je suis.

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